Il y a trois ans déjà, le 13 novembre 2015, 130 de nos compatriotes et hôtes de la France tombaient sous les tirs barbares de terroristes islamistes. 413 étaient blessés, dont certains très sévèrement.
En ce jour de recueillement, c’est d’abord à eux, à leurs familles et à leurs proches, ainsi qu’à toutes les victimes innocentes des autres attentats qui ont ensanglanté le territoire national depuis plus de quatre ans que je veux rendre hommage.
Je veux aussi saluer notre peuple. Il a su se montrer digne et fort dans l’épreuve.
Mal préparée aux formes nouvelles du terrorisme, ébranlée par les querelles inutiles qui l’ont fracturée au cours des dernières années, notre nation a subi les plus fortes pertes parmi toutes les grandes puissances occidentales. Cédant à la panique, ses gouvernants et certains opposants ont tenté de mettre en œuvre des mesures scélérates qui faisaient injure à l’histoire de notre pays et à ses valeurs, comme le projet de loi sur la déchéance de nationalité ou les propositions de remise en cause du droit de sol. Mais les Français, guidés par les magnifiques témoignages de victimes qui ont choisi de rejeter la haine, ont refusé de céder à la facilité de l’amalgame et de la division, auxquels les appelaient trop d’irresponsables. Nous pouvons en être collectivement fiers.
Beaucoup des blessés ou des proches des victimes décédées se sentent aujourd’hui abandonnés par l’Etat et la communauté nationale. Plus que jamais, il convient de nous montrer présents. D’abord parce que ces victimes ne l’ont été que parce qu’elles représentaient la France aux yeux des meurtriers, ensuite parce qu’il n’y a rien de pire que l’oubli ou l’indifférence qui constituent une seconde mort. C’est au contraire parce que nous serons à leurs côtés que nous serons dignes du sacrifice des victimes.
Le combat continue ! Nous savons que la route vers la paix et vers la liberté n’est pas bordée de roses. Malgré les efforts de nos militaires, de nos policiers et de toutes nos forces de sécurité, ainsi que de secours, la menace reste vive, comme l’ont montré au cours des derniers mois l’attentat au couteau de Paris et les attaques meurtrières de Carcassonne et de Trèbes.
Quels que soient le temps nécessaire et les épreuves, nous gagnerons cette bataille contre l’ennemi qui prétend asservir notre nation. Nous devons pour cela agir tous ensemble en peuple uni pour la transformation et la reconstruction de notre pays, ainsi que de l’Europe.
C’est à cette condition, et à cette condition seulement, que sera complètement honoré le sacrifice des victimes du 13 novembre et que pourra être remportée la grande victoire de la France.