Gérard Darmanin prétendait vouloir protéger la police. C’est exactement l’inverse auquel son action conduit. Les cafouillages du projet de loi sur la Sécurité globale et son article 24, l’évacuation inutilement musclée lors du piège tendu par l’extrême-gauche place de la République lundi dernier et l’agression inacceptable du producteur Michel Zecler par un groupe de policiers ont discrédité la force publique et abîmé le lien qu’elle entretient avec la nation. Au-delà des derniers événements, ce naufrage policier est là conséquence de trois ans et demi de crise de commandement, de dérives hiérarchiques et de pertes de repères pour une police privée de chefs dignes de ce nom.

Comme d’habitude, le poisson pourrit par la tête. C’est toute la chaîne de commandement, d’Emmanuel Macron au préfet Lallement qui est en cause. Le dévoiement date de 2012. La crainte du pouvoir de se trouver enlisé dans les manifestations des opposants au mariage homosexuel avait conduit à une répression disproportionnée et antidémocratique de leur mobilisation. Avec la crise des Gilets jaunes, un nouveau palier a été franchi, la violence des uns renforçant celle des autres dans une spirale infernale.

La crise sanitaire et l’adoption par le gouvernement français du modèle chinois de confinement strict ont poursuivi cette glissade vers la tentative de mise en place d’un état policier sans conscience, ni respect des principes fondamentaux de notre République. Le choix par Emmanuel Macron de nommer le préfet Lallement à la préfecture de police Paris confirme qu’il s’agit d’un choix volontaire du pouvoir.

L’histoire nous append que le comportement des policiers, comme des soldats, dépend fondamentalement des ordres qui leur sont donnés et de la qualité de leurs chefs, de leur fermeté sur le rappel des procédures et du droit, de l’impunité qu’ils promettent ou non, ainsi que de leur vertu. Si certains policiers parisiens, qui déshonorent toute leur profession, se laissent aller des violences inacceptables, c’est parce qu’ils se sentent couverts par un ministre et un préfet dévoyés.

Loin de renforcer la police, ces responsables l’affaiblissent en la discréditant et en donnant raison à ses opposants. Les violences commises contre les policiers par certains casseurs lors des manifestations d’hier contre la loi Sécurité globale en donnent la preuve.

Cette situation doit cesser. C’est la responsabilité du président de la République d’y mettre fin en remplaçant Gérard Darmanin et le préfet Lallement dans leurs fonctions et en nommant à la tête de la police des responsables irréprochables, serviteurs du Bien commun et défenseur d’une police forte, sereine, juste et Républicaine. Il convient aussi de supprimer l’article 24, ainsi que les autres dispositions liberticides, du projet de loi Sécurité globale et de réformer l’inspection générale de la police nationale pour la relégitimer.

C’est à ces conditions que le chef de l’Etat pourra stopper la dangereuse spirale actuelle, rendre à la police son honneur et lui permettre d’assurer l’ordre et la sécurité républicaine dans le respect des principes de liberté et de justice dont notre nation a tant besoin.

lfm_2016