Edito

Cher Amis,

Le week-end dernier a commencé dans la violence et la douleur avec la sanglante attaque de Romans-sur-Isère. A nous de terminer la semaine en faisant triompher la lumière ! Dans cette perspective, je veux d’abord rendre hommage aux deux morts et cinq blessés de ce nouvel attentat. Leur martyr, éclipsé par l’actualité du coronavirus, nous démontre qu’il ne faut rien céder. Au-delà de la crise sanitaire actuelle, nous devons rester fermes et déterminés sur nos valeurs, dans l’unité nationale qui fait et fera notre force.

C’est pour cela que le gouvernement doit stopper la politique de libération anticipée de détenus radicalisés entamée dans la panique de la crise du Covid-19. 130 d’entre eux ont été relâchés pour soulager l’encombrement des prisons. L’attaque sauvage de samedi dernier résonne comme un signal d’alarme. Ce serait une folie pour notre nation et pour notre sécurité collective de continuer dans cette voie. L’après-coronavirus se prépare aujourd’hui. Il s’annonce compliqué. Ne le mettons pas en péril par des décisions irresponsables.

C’est une même volonté de préparer le futur et de protéger notre peuple qui doit nous conduire à être très vigilants à l’égard des investisseurs, chinois notamment, qui se positionnent déjà pour prendre le contrôle, direct ou indirect, de sociétés fragilisées par la tornade économique actuelle. Les révélations des médias sur les mises en garde des services américains de novembre 2019 contre le risque de pandémie en provenance de Chine, comme celles du Monde de jeudi sur la probable importation en France du premier cas de Covid-19 à l’occasion du vol de rapatriement de nos compatriotes établis à Wuhan le 31 janvier dernier, démontrent la responsabilité écrasante des autorités chinoises et de leur silence dans la propagation mondiale de la pandémie. Elles illustrent également la légèreté des autorités de nos pays et la vigilance absolue que nous devons adopter pour l’avenir.

Préparer le futur, c’est aussi remettre urgemment notre nation au travail, dans les conditions assurant la sécurité de chaque salarié. La confirmation par l’INSEE de la chute de 6% du PIB au premier trimestre montre l’ampleur des dégâts causés par l’arrêt de l’économie française le 16 mars dernier. Les mécanismes de soutien mis en place par le gouvernement français, ses homologues étrangers et les autorités européennes, sont indispensables.

Le dispositif très généreux de chômage partiel constitue également une protection utile pour tous ceux qui en bénéficient. Nous devons néanmoins être conscients qu’il n’incite pas à reprendre le travail à la différence de beaucoup d’autres pays européens, qui profitent à la fois d’une activité bien plus forte et d’une contamination, ainsi que d’une mortalité due au Covid-19, beaucoup plus faible que nous. Il est clair que nous ne pourrons pas nous permettre très longtemps de payer 46% des Français à ne rien faire sans étouffer l’appareil productif et nous appauvrir collectivement, en commençant par les plus fragiles d’entre-nous. Notre responsabilité individuelle et commune est de tout faire pour permettre le retour au travail, en sécurité, de tous dans les meilleurs délais.

La baisse du nombre de patients en réanimation dans notre pays, comme la sortie du confinement en cours pour le Danemark ou à venir pour d’autres pays du Nord de l’Europe et pour l’Allemagne, sont des motifs d’espoir. C’est une raison supplémentaire pour respecter ensemble les consignes des autorités, mais aussi nous projeter dans la préparation active du déconfinement.

Le recours au confinement fut un pis-aller pour réagir dans l’urgence aux faiblesses de notre dispositif médical. Mais il n’est pas une option durable, ni une bonne solution, comme le montre le tableau que je me permets d’annexer. Les pays qui ont eu recours au confinement le plus strict, comme la Chine, l’Italie, l’Espagne ou la France sont aussi ceux qui ont le plus de victimes du Covid-19. On meurt aujourd’hui près de six fois plus du coronavirus dans notre pays qu’en Allemagne, alors que celle-ci dépense moins pour la santé que nous ! Au-delà des habitudes sociales propres à chaque pays, il semble bien que l’organisation du système de santé et l’investissement des Allemands dans des lits d’hôpitaux correctement équipés pour des soins intensifs, ainsi que des tests, médicaments et masques en nombre suffisant, expliquent leur taux de mortalité beaucoup plus faible.

Au-delà de la sortie de la crise sanitaire actuelle, c’est en regardant en face les erreurs commises, ainsi que nos faiblesses, en travaillant collectivement plus et en prenant le taureau par les cornes pour redresser l’Etat, système de santé compris, pour assainir notre économie et pour dégager les moyens nous permettant de transmettre plus que ce que nous avons reçu, que nous retrouverons ensemble notre liberté, notre fierté et notre force.

Dans cette perspective, il faut sortir de la gestion à la petite semaine qui est la marque de notre vie politique nationale pour retrouver le sens de l’histoire et redonner à notre peuple un projet rassembleur. Ainsi pourrons-nous assurer le redressement de la France, comme de l’Europe, et leur permettre de défier à nouveau l’horizon des siècles. Là est le chemin, là est notre destin.

Je vous souhaite à toutes et à tous, ainsi qu’à vos familles, de belles fêtes pascales dans la joie et l’espérance. Puisse la lumière de Pâques éclairer la France et le monde.

Amicalement

François Vigne