L’exécutif a maintenu jusqu’au 2 juin au moins l’interdiction des rassemblements dans les lieux de culte. Rien ne justifie ce confinement prolongé et la suspension du droit fondamental de pratiquer pour tous les croyants. Alors que l’ensemble des commences et les transports vont reprendre leurs activités dès le 11 mai, il n’y a aucune raison de pratiquer un tel régime d’exception et de priver les croyants de toutes les religions, à commencer par les catholiques et les protestants, de cette liberté essentielle.
Contrairement aux déclarations infondées de Christophe Castaner, la prière exige le rassemblement. Pour les chrétiens, la pratique ne se conçoit que communautaire, en Église. De plus, la communion au corps du Christ est une nourriture tout aussi essentielle, plus même, que ne peut l’être la consommation de tout autre aliment. Le confinement conduit donc à une double privation violant le libre exercice de la pratique religieuse.
Les pratiquants des différentes religions se sont montrés très respectueux des restrictions imposées pendant la période de confinement. Ils ont imaginé de nouveaux modes de fonctionnement, permettant une pratique en mode dégradée. Il n’y a aucune raison de leur imposer de continuer à fonctionner ainsi.
Les responsables religieux ont en effet pris l’ensemble des mesures nécessaires afin d’assurer la reprise du culte dans les meilleures conditions sanitaires. Les Églises sont vastes Il y aura beaucoup plus de distanciation sociale lord de la célébration d’une messe ou d’un culte protestant que dans n’importe quel commerce, métro ou bus.
Il n’y a donc aucune justification véritable à retarder la reprise des célébrations religieuses. Ce n’est pas parce que le ministre de l’Intérieur craint une nouvelle fois de faillir à sa mission et de ne pouvoir maintenir l’ordre dans le cadre des cérémonies de fin du Ramadan le 23 mai qu’il est fondé priver les croyants de leurs droits essentiels. Les convictions anticléricales et antichrétiennes du président de la République et de beaucoup de membres du gouvernement ne les autorisent pas non à bafouer les droits de ceux qui ne pensent pas comme eux.
Arguer de l’urgence sanitaire est une violation grave de nos institutions et une atteinte inacceptable aux principes fondamentaux de notre République et aux valeurs qui font la grandeur de la France. C’est pour cela que l’exécutif doit réviser sa décision et autoriser la reprise du culte dès le 11 mai.