Le secteur de l’aérien traverse actuellement sa pire crise. La fermeture des frontières et la suppression de l’essentiel des vols mettent sous pression les finances de toutes les compagnies aériennes, ainsi que des fabricants d’avion, ainsi que de leurs fournisseurs. La crise est d’autant plus violente que ces derniers s’étaient habitués à une forte croissance et qu’ils n’étaient pas préparés à une telle situation.

Nous devons aider l’ensemble des acteurs nationaux et assurer leur avenir. C’est une question d’indépendance et de souveraineté. C’est également un élément essentiel pour l’innovation et la maîtrise des technologies les plus avancés.

Chaque crise nous le rappelle. Disposer d’une grande compagnie nationale indépendante est indispensable pour assurer le rapatriement de nos ressortissants et ne pas dépendre d’autres sociétés pour lesquels nos enjeux nationaux ne sont pas prioritaires. Cette fois encore, c’est Air France qui a permis à beaucoup de nos concitoyens bloqués à l’étranger de revenir chez nous. Les autres compagnies aériennes n’étaient pas au rendez-vous. Nous devons donc faire tout ce qui est nécessaire pour assurer la survie à court terme de la compagnie nationale et lui donner les moyens d’assurer son avenir, en obtenant de l’Union européenne toutes les autorisations nécessaires.

Il faut de même garantir l’avenir d’Airbus, ainsi que celui de ses sous-traitants.. La compagnie européenne est un immense succès pour la France, l’Allemagne et les autres partenaires qui s’y sont associés. En 50 ans, le groupe est devenu co-leader mondial. Le succès d’Airbus a permis l’émergence d’une filière française d’excellence et la création de plus de 350 000 emplois. Il nous permet également de détenir des savoirs technologiques de pointe qui irriguent toute notre industrie.

Il y a donc urgence à soutenir la filière en injectant, au-delà des prêts garantis par l’Etat, les fonds propres indispensables à sa pérennité et à son futur développement. Il serait stupide de perdre notre avance et de devenir dépendants d’autres puissances, alors que nous avons tout en main pour la maintenir et la renforcer. Les prédateurs sont aux aguets. Ne leur laissons pas la chance de parvenir à leurs fins.

Après la crise du coronavirus, le secteur aérien aura un avenir. Il ne faut pas qu’il s’écrive sans nous. C’est notre devoir et notre intérêt national de tout mettre en œuvre pour sauver Air France, Airbus et l’ensemble de la filière aérienne et de leur offrir le futur qu’ils méritent !

lfm_2016