Chers Amis,

Pour la France, la priorité est claire : réussir la reprise. C’est pour cela que le président de la République et le Premier ministre doivent immédiatement mettre un terme à la polémique actuelle, en affirmant solennellement leur plein soutien à notre police, qui n’est structurellement ni raciste, ni violente. Il y a urgence. Il faut tirer profit du répit sanitaire actuel, en espérant qu’il soit durable, pour prendre la récession de vitesse. Le défi est immense, comme en attestent les chiffres du chômage, ainsi que les prévisions de la Banque de France, de l’OCDE et du gouvernement, publiés cette semaine. Mais aucune réussite ne sera possible sans le retour de la confiance, qui suppose vérité, crédibilité et cohérence dans l’action des pouvoirs publics.

Cette confiance manque aujourd’hui. Les derniers sondages confirment que 54% des Français ne font pas confiance à l’exécutif pour limiter les effets de l’épidémie de coronavirus, soit 3% de plus que la semaine dernière et 8% de plus qu’à la fin du mois de mars. Cette défiance est logique eu égard à l’embrouillamini et à l’incohérence politiques actuels

La crise policière en est un frappant exemple. Les propos irresponsables de Christophe Castaner en début de semaine ont affligé tous les Français. Mais il est plus fondamentalement très hypocrite pour l’exécutif de reprocher aux policiers de commettre des violences après les avoir incités pendant 18 mois à utiliser la force pour mater la révolte des Gilets jaunes, après leur avoir demandé d’exercer une violence morale sur leurs concitoyens par le contrôle des laissez-passer imposés à tous pour leurs déplacements pendant la période de confinement et après avoir maintenu à la tête de la préfecture de police de Paris le préfet Lallement, dont la prédilection pour les méthodes violentes est notoire.

Il faut le réaffirmer clairement : la police française n’est structurellement ni violente, ni raciste. Mais oui, il peut y avoir, comme dans toute profession, des brebis galeuses et des bavures, surtout quand les chefs ne sont pas à la hauteur. La comparaison entre les ministères Sarkozy, pendant lesquels il n’y eut aucune bavure, et la période actuelle est aussi éloquente que cruelle !

L’incohérence est la même pour l’Education nationale. Il serait assez cocasse de voir Jean-Michel Blanquer parler de colonies et de vacances « apprenantes » après avoir privé les élèves d’école et d’enseignement depuis la mi-mars, si l’affaire n’était pas aussi navrante sur le fond. Il y a un temps pour tout, celui de l’école et celui des vacances, pendant lesquelles les enfants découvrent autre chose.

Sur le fondement des études sanitaires convergentes confirmant l’absence de risques pour les élèves comme pour les professeurs, l’exécutif, président de la République, Premier ministre et ministre de l’Education nationale ensemble, auraient dû siffler la fin de la récréation pour les enseignants récalcitrants et permettre le retour à l’école de l’ensemble des enfants. C’est ce que l’esprit de responsabilité et l’esprit républicain commandaient. Sur ce terrain aussi, le gouvernent a failli.

Incohérence et faute toujours s’agissant de la protection de nos libertés fondamentales. Comme l’a reconnu le président du pseudo Conseil scientifique dimanche dernier, le long et strict confinement imposé aux Français était une erreur. Les restrictions apportées à nos libertés essentielles n’étaient pas justifiées. C’est pour cela qu’il n’est pas acceptable que l’exécutif tente de récupérer par la loi les pouvoirs liberticides qu’il prétend abandonner en mettant un terme à l’état d’urgence sanitaire le 10 juillet. La liberté doit rester la règle et la privation l’exception.

C’est pour cela aussi que nous devons nous opposer à l’utilisation des techniques de « nudge », en bon français manipulation mentale, utilisées par le pouvoir pour convaincre les citoyens d’obéir à ses injonctions, même infondées. Le gouvernement reconnaît aujourd’hui avoir eu recours à ces techniques, développées par les sciences comportementales et utilisant les mécanismes de pression morale, pour obtenir ce qu’il voulait. Ce sont tous les messages « Restez chez vous » et équivalents que nous avons entendus pendant des semaines. Ces pratiques ne sont pas dignes d’une République et d’une démocratie dignes de ce nom. Il faut y mettre un terme sans délai.

Ces différents exemples le montrent. Il est indispensable de retrouver la cohérence, le sens de l’Etat et du service de la nation, le respect des valeurs fondamentales et la vision qui manquent aujourd’hui. C’est ainsi que nous pourrons rétablir la confiance et réunir les Français pour assurer ensemble le redressement de la nation.

Le besoin est d’autant plus grand qu’il y a urgence sur tous les fronts. Urgence économique, comme en témoigne le décrochage de la France par rapport à l’Allemagne, urgence financière comme l’illustre le plongeon de nos finances publiques, urgence sociale comme le démontre la montée des tensions, urgence diplomatique aussi avec les menées de tous ceux qui essayent de profiter de la crise sanitaire pour pousser leurs pions, comme la Chine à Hongkong ou la Turquie en Libye.

Pour assurer le succès de la France, il sera indispensable aussi d’abandonner le verticalisme, ainsi que le technocratisme actuels et de développer une nouvelle agilité. Elle nous fait actuellement défaut, ce qui nous distingue de nos voisins qui réussissent. Tout est trop lent aujourd’hui avec notre État obèse et nos technocrates réglementeurs.

Il ne sert à rien de développer des applis ou de prétendre utiliser les atouts des nouvelles technologies si nous sommes incapables d’être plus agiles et de tirer parti des informations obtenues en temps réel pour ajuster le tir en permanence. C’est pour cela que nous devrions être beaucoup plus rapides dans le déconfinement, rendre immédiatement possible la réouverture de tous les restaurants, assurer la reprise complète des écoles, alors que les conditions sanitaires le permettent, quitte à reconfiner les personnes à risque, si la Covid 19 opérait un grand retour.

Tout ceci est à notre portée. Encore faut=-il changer sans attendre les méthodes actuelles pour retrouver un gouvernement qui assure enfin le succès de la France, une France dont nous pourrons de nouveau être fiers, une France digne de son histoire et des espoirs que beaucoup dans le monde placent en elles, la France que nous voulons offrir à nos enfants et petits-enfants. Ensemble, bâtissons cette France nouvelle.

Bon week-end à tous, dans la liberté, la mobilisation et l’espérance d’une France redressée

Amicalement

François Vigne

Président de la France en marche

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