Chers Amis,

Un coup pour rien ! Il est certain que la conférence de presse du président de la République jeudi soir n’a pas été à la hauteur de la situation. Trop imprécis, trop verbeux, trop éloigné de la réalité, sans véritable vision, Emmanuel Macron n’a pas convaincu les Français. 80% d’entre-eux considèrent que son intervention ne mettra pas fin au mouvement des Gilets jaunes. Il y a pourtant urgence à sortir de la crise et à agir après six mois d’immobilisme et de conflit.

L’urgence est évidente s’agissant des élections européennes. Sans surprise, la liste du Rassemblement national vient de virer en tête. La drôle de guerre, cette guerre sans combat, nous avait amenés à la défaite en 1940. La drôle de campagne européenne actuelle, en fait une non campagne, risque de nous mener au même résultat. Loin de favoriser le parti présidentiel, le choix du pouvoir de retarder l’entrée en campagne ne profite qu’au parti de Marine Le Pen. Une fois encore, l’incapacité des dirigeants français à dépasser leurs préoccupations nationales immédiates va s’exercer au détriment de la France, de son influence au sein de l’Union et de l’Europe.

L’urgence est la même s’agissant de la lutte contre les zones de non-droit et du rétablissement de l’ordre républicain partout sur le territoire. Après Marseille, après Grenoble, c’est Nantes qui a été le théâtre de violences inacceptables qui ont fait un mort cette semaine sur le fond de guerre des quartiers. Après trop d’années d’immobilisme, l’escalade de la violence est redoutable. Il n’y a plus une minute à perdre pour la stopper.

Urgence encore pour mettre un coup d’arrêt à l’intolérance qui gagne notre société. Il est inacceptable que des étudiants de Sciences-Po aient voulu mardi empêcher Alain Finkielkraut de s’exprimer devant d’autres parce qu’ils considéraient son discours comme réactionnaire. Cette nouvelle tentative d’intimidation, qui intervient un mois après l’annulation de la représentation Les Suppliantes d’Eschyle à la Sorbonne sous la pression d’activités racialistes, démontre qu’aucune dérive ne doit être tolérée. C’est maintenant qu’il faut agir, avant qu’il ne soit trop tard.

Urgence bien sûr pour répondre à l’enjeu environnemental et climatique, dont les Français sont maintenant tous conscients et qu’ils ont placé au centre du Grand débat. Mais sur ce sujet aussi, aucune mesure concrète n’a été définie par le chef de l’Etat hier soir en dehors de l’établissement d’un bien technocratique Conseil de défense écologique. Nous ne relèverons pourtant le défi qu’avec un plan d’action très concret impliquant administrations, particuliers et entreprises. C’est cela dont notre pays a aujourd’hui besoin !

Urgence enfin pour le redressement des finances publiques, dont la France ne prend toujours pas le chemin. Emmanuel Macron a eu tort hier soir de promettre de nouvelles dépenses sans détailler leur financement. Son unique annonce précise en matière d’économies publiques a au contraire consisté à renoncer au seul objectif chiffré qu’il avait fixé dans son programme, à savoir la réduction de 120 000 du nombre de fonctionnaires… Une fois encore, le flou prévaut. Si nous ne faisons rien, ce sont les générations futures qui feront les frais de ces nouveaux renoncements.

L’ensemble de ces défis exige une autre réponse que celle ébauchée hier soir. Il est plus que temps de passer des discours et des débats à l’action et aux résultats ! C’est d’autant plus indispensable que l’abaissement présidentiel actuel affaiblit la France, comme viennent de le montrer sa mise en cause dans le conflit libyen et l’exclusion humiliante de la frégate Vendémiaire du défilé naval commémorant le 70ème anniversaire de la marine chinoise.

C’est parce que la France aura un projet clair, qu’elle sera forte chez elle, que la sécurité et la liberté d’expression y seront assurées et que ses finances publiques seront tenues que notre nation retrouvera son unité, qu’elle sera de nouveau respectée et qu’elle exercera le rôle que l’Europe, ainsi que le monde, attendent.

Là est le destin de notre pays et le chemin qu’il doit retrouver. Ensemble, donnons à la France l’avenir qu’elle mérite !

Bon week-end à tous

François Vigne

Président de la France en marche

 

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