Chers Amis,
Gouverner, c’est choisir…ses priorités. La France doit pour l’instant concentrer ses efforts sur trois défis majeurs. Assurer la protection de la santé des Français face à un virus que personne ne maîtrise encore. Piloter agilement la reprise au service de l’emploi, de l’insertion professionnelle des jeunes et de la transition énergétique. Défendre la liberté face à tous ceux qui veulent la museler. C’est pour cela que nous devons aujourd’hui tous nous sentir Hongkongais et nous opposer fermement au viol de la démocratie qui est tenté par la Chine dans la perle de l’Asie. C’est pour cela aussi que la réforme des retraites doit être reportée le temps nécessaire pour consolider le redémarrage de notre économie.
La liberté et la démocratie ne sont pas négociables. Ce qui se passe à Hongkong est inacceptable. La France, l’Union et le monde ne doivent pas laisser la Chine profiter de la crise sanitaire pour bafouer ses engagements internationaux et mettre Hongkong en coupe réglée. L’histoire nous apprend que chaque fois que nous nous sommes couchés, les conséquences furent terribles. La protection de la paix, de la démocratie et de notre propre liberté exige d’agir sans délai pour mettre en échec le coup de force actuel.
La défense de la liberté est essentielle. La reconstruction économique l’est aussi. L’OCDE l’a rappelé cette semaine. La crise de l’emploi est bien plus grave que celle de 2008, notamment pour les femmes, les jeunes et les travailleurs à faible revenus. Il convient d’agir vite. Il le faut d’abord parce que les perspectives continuent pour l’instant à se dégrader pour la France, l’Italie et l’Espagne en particulier, comme en attestent les prévisions publiées cette semaine par la Commission européenne. Le fait que la sortie de crise nécessitera deux à trois ans pour rattraper l’essentiel des pertes économiques, ainsi que vient de le confirmer le gouverneur de la Banque de France, l’exige aussi. Les pérégrinations toujours incontrôlées de la Covid 19 à travers le monde renforcent enfin l’incertitude comme l’urgence économiques.
Dans ce contexte, c’est en étant agiles et réactifs que nous ferons la différence et gagnerons la bataille des années 2020. Il est essentiel de mettre la France en ordre de marche pour affronter une possible résurgence de la pandémie sans bloquer à nouveau le pays. Il est indispensable aussi d’adapter le dispositif sanitaire, comme notre organisation administrative, aux spécificités locales. Le centralisme étatique et la bureaucratie ont fait l’échec français dans la gestion de la crise sanitaire depuis mars. L’agilité et la rapidité retrouvées, sur le fondement de l’expérience récente, doivent nous permettre de l’emporter et d’acquérir la sérénité nécessaire pour affronter le gros temps qui s’annonce.
Cette victoire ne sera possible qu’en faisant confiance aux Françaises et aux Français, ainsi qu’aux acteurs de terrain. Ils ont démontré leur esprit de responsabilité et leur capacité d’adaptation depuis le début de la crise. C’est pour cela que le gouvernement doit entendre l’exhortation des partenaires sociaux à ne pas rouvrir dans l’immédiat le chantier des retraites. Le souhait du pouvoir de démontrer sa capacité réformatrice après l’échec de la réforme de l’hiver dernier est secondaire. Les multiples concessions du pouvoir et la giletjaunisation du projet face à la contestation l’avaient corrompu au point de le rendre plus dispendieux que le système actuel et bon à mettre au rebut. Comme l’a indiqué le patron du Medef, la question de la retraite doit passer après le sauvetage de l’économie. C’est en rassemblant notre peuple et non en le divisant inutilement que nous triompherons des difficultés actuelles.
C’est qui est vrai pour la France l’est aussi pour l’Union. Comme l’a rappelé Angela Merkel mercredi dernier à Bruxelles, personne ne sortira seul de cette crise. Nous avons au contraire besoin d’une solidarité extraordinaire pour gagner ensemble la bataille de la reconstruction et du renouveau. Nous partageons un destin commun. C’est collectivement que nous devons accélérer face à l’intensification des menaces sanitaires, sociales et environnementales.
Cela ne doit pas nous empêcher de réaliser notre part du chemin. Il reste en la matière beaucoup à faire. Le Haut conseil pour le climat l’a souligné avant-hier. L’action climatique de la France n’est pas à la hauteur des enjeux, ni des discours du pouvoir. L’exécutif est très loin de tenir ses objectifs de lutte contre le réchauffement. Les premières mesures du plan de relance annoncé ne vont pas non plus dans ce sens.
L’effort à fournir pour restaurer la sécurité publique ou le système éducatif est de même ampleur. Les morts violentes, le week-end dernier, de la gendarme Mélanie Lainée et de Philippe Montguillot, chauffeur de bus à Bayonne, viennent d’illustrer tragiquement la gravité de la situation. Ils méritent tous les deux un vibrant hommage. Mais la meilleure façon d’honorer leur mémoire est d’œuvrer sans attendre à rétablir l’autorité de l’Etat pour permettre à chacune et à chacun de bien vivre en France.
Nous devons aussi à notre jeunesse, après la faillite de l’Education nationale à laquelle nous venons d’assister, d’investir massivement dans l’enseignement et dans la recherche, par l’intermédiaire de programmes ambitieux grâce auxquels nous pourrons faire la différence pour bâtir une France et un avenir meilleurs.
Là est l’enjeu. C’est cette France volontaire, rayonnante et debout que nous célébrerons mardi prochain lors de la fête nationale, cette France jamais aussi forte que lorsque ses chefs savent unir les talents et les efforts de l’ensemble de son peuple autour d’une ambition partagée.
Bon week-end du 14 juillet à toutes et à tous
Amicalement
François Vigne
Président de la France en marche