Chers Amis,

Loin de nous autoriser à nous reposer, les bonnes nouvelles qui se confirment sur le passage du pic de la seconde vague sont une incitation à agir. Il reste encore trop d’incertitude sur la disponibilité, l’efficacité et la durée de protection des éventuels vaccins. C’est la troisième vague du printemps prochain et les suivantes que nous devons préparer pour éviter à notre pays de se faire nouveau surprendre et de subir les effets destructeurs du stop and go actuel. Tout ceci est à notre portée. Encore faut-il en prendre les moyens.

La seconde vague se déroule comme nous pouvions le prévoir. Dès juin dernier, les meilleurs spécialistes m’avaient indiqué que nous devrions atteindre son pic dans la première quinzaine de novembre. En région Ile-de-France, la pente des contaminations et des entrées en réanimation est négative depuis 15 jours. Le pic y semble donc être derrière nous. La situation reste plus difficile dans d’autres régions, Auvergne Rhône-Alpes et certaines régions de l’Ouest en particulier. Elles n’avaient pas connu de véritable première vague au printemps dernier et subissent les deux vagues en même temps. Nous devrions en voir rapidement le bout. Le fait que la majorité des pays européens ait déjà commencé à inverser la courbe des contaminations confirme que ce ne sont pas les mesures de confinement, plus dures qu’ailleurs, mises en place par l’exécutif français qui expliquent cette amélioration, mais l’évolution naturelle de l’épidémie.

La confirmation de la disponibilité d’un vaccin efficace serait une excellente nouvelle. Mais ce serait prendre trop de risques que d’en faire l’hypothèse centrale. Il reste trop d’incertitude sur la date de disponibilité des éventuels vaccins, leur efficacité réelle sur les populations les plus à risque, ainsi que la durée de la protection qu’ils assureront. C’est donc bien le scénario de l’immunité collective qu’il faut toujours privilégier. Compte tenu de l’effet retardateur des mesures de confinement, deux ans devraient encore être nécessaires pour l’atteindre et nous aurons d’ici-là des vagues 3, 4 et 5, qui deviendront progressivement des vaguelettes. Selon les mêmes spécialistes qui annonçaient le pic de la seconde vague dans la première quinzaine de novembre, la troisième vague est à attendre fin mars / début avril 2021. Nous verrons bien, mais il est urgent de s’y préparer pour éviter que les pouvoirs publics ne se fassent surprendre une troisième fois.

Il faut être clair. Au-delà de la propagande gouvernementale, la gestion de la seconde vague, comme de la première, est un échec complet. Les chiffres sont cruels, mais ils sont sans appel. Le « en même temps » macronien a eu des effets dévastateurs. Avec 42 960 morts, soit 642 morts par million d’habitants, la France a dépassé la Suède, que nos gouvernants avaient tant critiquée, et se rapproche des plus mauvais de la classe, Royaume-Uni (736), États-Unis (724) ou Italie (679). L’Allemagne, pour sa part, ne déplore que 147 morts par million d’habitants, soit quatre fois et demi moins que nous. Pourtant, les Allemands ont le droit de sortir de chez eux à tout moment, même la nuit, et aussi longtemps qu’ils le veulent, ils n’ont aucune attestation à présenter pour se déplacer, leurs écoles comme leurs crèches fonctionnent et tous leurs magasins ou salons de coiffure restent ouverts, de même que leurs églises et autres lieux de culte

Tout cela explique que le recul du PIB sera limité à 5% en Allemagne, quand il dépassera 11% chez nous, et que le chômage y sera de 4%, quand il atteindra 11% chez nous. Les Français subiront donc, comme les Italiens ou les Espagnols, la double peine. Il n’y a aucune fatalité à cela, pas plus que d’explication culturelle. Comme le montre l’étude de L’Express publiée mercredi, la mauvaise performance française a pour origine l’incapacité de l’exécutif et de son administration à réagir rapidement. Les Allemands ont la chance d’avoir Angela Merkel et son équipe pour dirigeants, les Français la malchance d’avoir Emmanuel Macron et son gouvernement.

Encore plus que de la Covid, la France est aujourd’hui malade de son exécutif et de son État. Le décalage est désormais immense entre les discours, les promesses, les oukases ou les rodomontades et la réalité. Nous souffrons à la fois d’un excès de centralisation bureaucratique et de baronnies qui le sont tout autant. Les Agences régionales de santé (ARS) de province auraient pu mettre à profit les mois de juin, juillet, août et septembre pour échanger avec l’APHP et se préparer, en tirant les enseignements de ce qui s’était passé en Ile-de-France au printemps dernier. Elles ont préféré rester sur leur quant-à-soi pour préserver leur propre pouvoir avec le résultat et les morts dont nous sommes témoins aujourd’hui.

C’est pour cela que la réforme de l’Etat est indispensable et centrale. Il faut transformer en profondeur notre État en le recentrant sur ses missions régaliennes, en allégeant ses structures, en cassant ses fiefs et en développant le travail en équipe, en reprenant le contrôle de ses finances et en mettant au cœur de son projet la responsabilisation des citoyens dans un dialogue adulte avec l’administration et ses représentants.

Cette réforme fondatrice de l’Etat est possible. Encore faut-il la vouloir, ce qui n’est pas le cas de l’équipe gouvernementale actuelle. Au centre de notre programme, elle est indispensable aussi pour reconquérir nos libertés fondamentales, qui viennent de subir d’inacceptables reculs. C’est le cas enfin de la liberté de culte avec l’interdiction tout aussi injustifiée des cérémonies religieuses. La défense de la liberté, Emmanuel Macron et son gouvernement l’ont abandonnée, comme le montre leur silence face au départ de l’ensemble des députés prodémorcratie du Parlement à Hongkong ou la fermeture de nouveaux séminaires catholiques en Chine.

Le combat pour la liberté est au cœur de notre programme. Il est la meilleure façon d’honorer la mémoire de nos soldats morts pour la France, dont le lieutenant-colonel Sébastien Botta décédé mercredi dans le crash d’un hélicoptère de la Force multinationale d’observateurs au Sinaï, et celle des victimes de l’attentat du Bataclan, dont nous commémorions hier le cinquième anniversaire.

Ce combat pour la liberté, nous entendons le mener pour toute notre nation et plus particulièrement pour notre jeunesse. Nous voulons lui livrer une France meilleure que celle que nous avons reçue et que celle que le pouvoir lui propose aujourd’hui. La jeunesse porte l’avenir de notre pays. C’est pour cela que nous entendons nous battre pour le maintien de l’enseignement en présentiel dans tous les écoles, collèges et lycées et le retour au présentiel dans les établissements d’études universitaires et supérieures. Nous tous, les plus de 40 ans, devons faire tous les efforts nécessaires pour offrir à notre jeunesse l’avenir qu’elle mérite tant. La solidarité intergénérationnelle commence là.

La crise sanitaire n’est pas terminée, mais la lumière commence à apparaître au bout du tunnel. Malgré l’épreuve que nous traversons, malgré toutes les frustrations que nous pouvons éprouver, je suis plein d’espoir pour la France.

Si nous le voulons, si nous choisissons de relever les défis auxquels nous sommes confrontés, si nous décidons de mettre en œuvre les réformes nécessaires, à commercer par celle de l’Etat, nous allons ensemble faire émerger de la crise une France meilleure, une France retrouvée, une France unie, la France éternelle, la plus belle des nations, la France libre !

Bon week-end à tous

Amicalement

François Vigne

Président de la France en marche