Chers Amis,
Il y 76 ans la France et ses Alliés triomphaient de la barbarie nazie. Cette victoire, nous la devons à tous les soldats et aux résistants, en particulier aux 35 000 tués des 252 000 héros des Forces françaises libres et aux 300 000 morts des 12 millions de militaires américains et alliés qui se sont engagés pour nous. Ils ont pris le risque de perdre leur vie pour nous rendre notre liberté. Nous leur devons énormément. Il nous revient d’en être les dignes héritiers et d’entretenir la flamme de leur courage, ainsi que de leur soif de vie, de grandeur et de liberté. C’est d’autant plus nécessaire que les 15 derniers mois de pandémie, d’attestations de déplacement ou de délation ont montré que l’humanité n’avait pas beaucoup changé depuis 1940, le Moyen-Age ou l’Antiquité et qu’il n’y avait qu’un pas entre Vichy et nous.
En ce 8 mai 2021, je veux d’abord honorer la mémoire de tous ceux qui, soldats, marins, aviateurs, résistants de l’Intérieur, se sont battus, avec nos alliés pour que la France triomphe de l’envahisseur après cinq années de souffrance, de douleur et de lutte. Je veux aussi rendre hommage au général de Gaulle et à ses compagnons, dont l’initiative courageuse et le combat victorieux ont permis que notre nation retrouve son indépendance et son honneur. Grâce à eux, la France a participé souverainement à l’acte de capitulation du régime nazi. Ils ont ouvert, en France et sur tout le continent, une période de paix, de liberté et de prospérité dont nous profitons toujours, 76 ans plus tard, et que nos armées s’emploient à faire vivre au quotidien.
La victoire du 8 mai 1945 fut aussi celle du monde libre contre le génocide antisémite qu’avaient mis en œuvre Hitler et ses complices. Plusieurs crimes commis ces dernières années ont montré que le combat contre l’antisémitisme restait d’actualité. À la suite de nos glorieux aînés, il nous nous revient de le mener et d’assurer partout en France la liberté, comme la sécurité de tous, sans distinction d’origine, de croyance ou de religion.
Le sacrifice de nos héros de la Seconde Guerre mondiale nous engage, comme nous oblige celui de nos deux policiers morts en service au cours des 15 derniers jours, Éric Masson jeudi à Avignon et Stéphanie Montfermé vendredi 23 avril Rambouillet. Dans ce contexte, les manœuvres du président de la République et de ses collaborateurs pour fracturer la droite républicaine et y mettre le désordre sont encore plus indécentes. Aucun responsable politique n’a le droit de jouer le feu. Il n’est pas acceptable que le ministre de l’Intérieur perde du temps à présenter sa candidature dans le Nord pour tenter de faire perdre Xavier Bertrand, alors qu’il devrait consacrer son énergie à lutter contre le terrorisme islamiste, le trafic de drogue et la protection des forces de l’ordre.
L’exécutif devrait aussi être mobilisé par la protection des femmes contre de nouveaux féminicides. Le sujet avait été défini par Emmanuel Macron comme grande cause du quinquennat. Il a fait l’objet de grands discours de Marlène Schiappa. Les conditions atroces du meurtre de Chahinez, brûlée vive le 4 mai à Marignac, montrent que tout n’a pas été fait pour l’empêcher. Les services de justice et de police ont dysfonctionné avec les conséquences que nous connaissons. Ce n’est pas acceptable, pas plus que ne le sont les entraves, atteintes et discriminations portées aux droits des résidents d’Ehpad sous le prétexte de la crise sanitaire, telles que les a dénoncées mardi la Défenseure des droits.
Il y a, partout en France, des problèmes graves à traiter. L’exécutif devrait y occuper toute son action. Il préfère s’agiter pour la réélection d’Emmanuel Macron. Les Français sont fondés à s’en scandaliser. Il est honteux de voir les responsables de l’Etat se battre pour des places, alors que ses vrais serviteurs lui sacrifient leur vie. La décision de Sophie Cluzel de rétablir sa candidature hier confirme que la manœuvre du week-end dernier n’était que tactique. Elle ne visait en rien à combattre le Rassemblement national. Les tentatives de fracturation de la droite républicaine par l’exécutif ne permettront pas la réélection du chef de l’Etat. Elles favoriseront celle de Marine Le Pen.
Il est essentiel de mettre fin à ces pratiques politiciennes et d’arrêter de perdre notre temps commun sur des futilités. L’heure est venue de permettre à la France de se projeter dans l’avenir. Nous ne le gagnerons pas en préparant les batailles d’hier ou en érigeant de nouvelle ligne Maginot ! Il faut au contraire, tout en préservant la santé des Français, les remobiliser après les avoir endormis, rebâtir les digues juridiques qui ont cédé pendant cette crise, concernant nos libertés publiques et nos valeurs fondamentales, redresser l’Etat, reconstruire l’école, assainir les finances publiques tout en soutenant la relance, accélérer la transformation digitale et énergétique des administrations, recommencer enfin à investir, bref travailler !
C’est ainsi que nous pourrons repartir de l’avant et que nous nous montrerons dignes de ceux qui ont livré leur vie pour nous il y a plus de 76 ans. La victoire est possible. La France était à terre au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Elle a pu se redresser et retrouver le chemin des sommets sous la direction d’hommes et femmes déterminés, animés par la seule volonté de servir.
L’équipe actuelle n’est pas qualifiée pour cette tâche. Quatre ans après son élection, Emmanuel Macron et son gouvernement ont montré leur incapacité à gérer les trois crises des Gilets jaunes, des retraites et du coronavirus, auxquelles ils ont été confrontés. Il n’y a aucun doute que d’autres en seront capables avec tous les talents que recèle notre pays. C’est l’objectif que nous devons collectivement nous fixer, sans ego, ni prétention individuelle, mais avec une immense ambition pour la France et l’Europe, au service de l’avenir de nos enfants et petits-enfants.
Je veux pour terminer rendre un nouvel hommage à nos soignants, à l’ensemble des bénévoles qui se sont engagés à leurs côtés dans les hôpitaux, les cliniques ou les Ehpad et sur la plateforme Covidom, à tous nos militaires, policiers, pompiers, à tous les acteurs et salariés du secteur privé qui ont cultivé, nourri, nettoyé, livré ou qui se sont rendu chaque jour à leur bureau depuis 15 mois, malgré l’adversité, pour servir le bien commun. Ils se sont collectivement montrés dignes de notre nation dans cette période de crise sanitaire dont nous sortirons bientôt.
Bon 8 mai et bon week-end à tous. Ensemble, nous allons reconstruire la France et l’Europe !
Amicalement
François
François Vigne
Président de la France en marche