Après la pantalonnade Benalla, la faillite de l’Etat lors des émeutes des Gilets jaunes de Paris ou du Puy-en-Velay, l’affaire Geneviève Legay à Nice, celle de l’attaque de la Pitié Salpêtrière du 1er mai 2019, la mort de Steve Caniço est une nouvelle illustration de la faillite d’Emmanuel Macron et de son gouvernement en matière de maintien de l’ordre et de libertés publiques.
La séquence est accablante.
Au matin du 22 juin 2019, Steve Maia Caniço est porté disparu après une intervention policière sur un quai de Nantes, où la fête de la MusIque s’était prolongée au-delà de la limite autorisée de 4 heures du matin.
38 jours plus tard, le en fin d’après-midi, son corps est enfin retrouvé, les recherches ayant été intensifiées sous la pression des proches et amis de la victime.
Le 30 juillet, Édouard Philippe estime que « l’IGPN n’a pas établi de lien entre l’intervention de la police et la disparition de Steve Maia Caniço », alors que la synthèse de son rapport affirme seulement qu’« aucun élément ne permet d’établir un lien direct entre l’intervention des forces de l’ordre et la disparition de Steve Caniço ».
Le 13 septembre, Christophe Castaner indique que le report de l’Inspection générale de l’administration pointe un « manque de discernement » lors de l’intervention des forces de l’ordre à Nantes. Il sanctionne le commissaire divisionnaire présent sur les lieux du drame, mais épargne son supérieur hiérarchique, le directeur départemental de la sécurité publique par intérim, comme le préfet.
Une nouvelle fois, faute d’une chaîne et de contrôle et d’un ministre de l’Intérieur dignes de ce nom, l’Etat macronien s’est révélé incapable d’assurer le maintien de l’ordre, la protection des libertés publiques et de la sécurité de tous, ainsi que la bonne information des Français.
Au surplus, l’utilisation hâtive par le Premier ministre du rapport incomplet de l’IGPN aboutit à décrédibiliser cette institution. Après le désaveu que viennent de lui apporter l’Inspection générale de l’administration et la décision ministérielle, quelle crédibilité les Français pourront-ils demain accorder à l’Inspection générale de la police nationale ?
Quel exemple enfin donnent Emmanuel Macron et son Premier ministre en sanctionnant encore une fois un lampiste pour maintenir en fonction leur ami ministre de l’Intérieur. Contrairement à ce qu’Edouard Philippe a déclaré jeudi dernier pour assurer Richard Ferrand de son soutien après sa mise en examen, l’amitié n’a pas sa place en politique quand il s’agit des intérêts de la France et de ceux de l’Etat.
Après tant de scandales et de victimes, il n’est plus possible d’attendre. L’exécutif doit changer de politique et installer à la tête du ministère de l’Intérieur digne de ce nom, capable d’assurer le maintien de l’ordre public, la protection de la liberté publique et de la sécurité de tous, ainsi que la direction légitime de ses services. C’est la responsabilité du président de la République et du Premier ministre d’agir enfin !