Le Grand débat est officiellement terminé. Nous entrons maintenant dans la phase de restitution et de décision.

Même si 1% des Français présents sur les listes électorales ont participé au débat, il convient d’autant moins de la rater que la crise des Gilets jaunes reste entière comme le montre leur mobilisation maintenue tous les samedis dans les rues de France.

Les mesures évoquées ne paraissent pas à la hauteur de l’enjeu. Suppression de la redevance audiovisuelle, création d’une tranche supplémentaire d’impôt sur le revenu, durcissement de l’Impôt sur la Fortune Immobilière, réduction des niches fiscales, il serait absurde que six mois de crise et de révolte fiscale aboutissent à de nouveaux impôts !

Ce que les Français demandent, c’est un clair mouvement de réduction de la pression fiscale gagée sur un programme clair et crédible de réduction de fonctionnement des dépenses de l’Etat, assurance de leur pérennité. Ils attendent également un changement d’attitude de la part du président et de son gouvernement pour mettre fin à l’arrogance et à la technocratie qui ont prévalu depuis l’élection d’Emmanuel Macron et retrouver un fonctionnement véritablement démocratique. Cela signifie aussi de passer des discours aux actes et de rendre aux corps intermédiaires la place qu’ils méritent.

Dans cette perspective, ni le remaniement technocratique de dimanche, qui a consacré la mainmise des conseillers présidentiels sur le gouvernement, ni la nouvelle trajectoire budgétaire annoncée mercredi par les ministres de l’Economie et du Budget, qui repousse encore le rétablissement des comptes publics, ne sont de bon augure.

La recherche d’une mesure gadget, qui semble être la quête actuelle du pouvoir, ne peut également conduire qu’à une impasse. Il ne faut Las prendre les Français pour des imbéciles. Ce dont notre pays a besoin, ce n’est pas d’une mesure ou d’une panoplie de mesurettes, mais d’une vision claire et pertinente assurant l’avenir et la grandeur de la France, ainsi que l’emploi et l’amélioration des conditions de vie de ses habitants, accompagnée d’un dispositif politique solide pour la mettre en œuvre.

Il revient maintenant au président de la République et à son Premier ministre de réagir avant qu’il ne soit trop tard pour endiguer la montée des extrêmes. L’avenir de la France et de notre démocratie en dépend.

 

lfm_2016