Chers Amis,

Il n’y a pas de temps à perdre. Au regard des enjeux, l’erreur n’est plus permise. Élections européennes, gouvernement de la nation, retraite, éducation ou sécurité, il est urgent de mettre un terme aux errements actuels pour permettre à la France de repartir enfin de l’avant.

Le laborieux débat télévisé de jeudi soir le confirme. Nous devons refuser le duel entre soi-disant progressistes pro-européens et Rassemblement National que tentent d’imposer apôtres du président et de Marine Le Pen pour les prochaines élections européennes sur le e thème « nous ou le chaos » et « nous ou Macron » ! Cette approche nous conduit droit dans le mur.

Technocratie et populisme entretiennent une dangereuse dynamique. Pour les technocrates, une seule est voie est possible, une seule voie est rationnelle, celle qu’ils défendent. Pour les populistes, il n’y a qu’une seule volonté populaire, celle qu’ils affirment représenter, sans débat possible. C’est pour cela que technocratie et populisme sont incompatibles avec la démocratie et s’entretiennent l’un, l’autre, nous conduisant dans une impasse dont il est urgent de sortir. Pour y parvenir, il faut favoriser le pluralisme et encourager tous ceux qui, à droite ou à gauche, ont pour objectif le bien commun.

Dans cette perspective, le remaniement annoncé dimanche dernier par l’Elysée est une nouvelle erreur. En nommant secrétaires d’Etat ses conseillers, Emmanuel Macron alimente son image de technocrate, enfermé sur lui-même après deux ans de mandat. Le remaniement offrait l’opportunité au président de la République de montrer qu’il avait compris et qu’il était prêt à s’ouvrir à d’autres talents. L’occasion a été manquée.

Il faut éviter de renouveler la même erreur pour la réforme des retraites. L’exécutif doit arrêter de jouer avec les nerfs des Français sur l’âge de départ. Il est clair qu’un allongement de la durée de cotisation sera à terme nécessaire. Le temps n’est pas venu, car les Français ne sont pas mûrs comme le montrent tous les sondages. Pour les convaincre, il faudra d’abord vaincre le chômage de masse des seniors. Il est normal qu’ils craignent sinon une vaste escroquerie. La priorité doit donc être de réaliser le passage à la retraite par points et l’unification des régimes, sans polluer le débat par des déclarations cacophoniques anxiogènes.

Une même clarification est indispensable pour la réforme de l’école. En voulant embrasser trop large et en mélangeant les mesures, Jean-Michel Blanquer est en train de perdre la confiance des enseignants comme des Français et le crédit qu’ils lui avaient accordé. Ne gâchons pas une nouvelle fois notre chance. Un recentrage est nécessaire pour réussir une réforme dont notre peuple sait l’urgence.

Nous les voyons clairement, il faut changer de méthode. Après une nouvelle année d’immobilisme, notre pays ne peut pas se permettre de perdre plus de temps. Il est urgent de traiter les problèmes avec efficacité et méthode, en sortant des jeux politiques et des postures. Cela suppose de regarder la réalité en face.

L’insécurité et la violence en constituent un évident exemple. La confirmation cette semaine de la progression de 9 % des violences contre les médecins libéraux en 2018, après celle des violences contre les enseignants la semaine dernière, montrent que les violences qui accompagnent les manifestations des Gilets jaunes ne sont que la partie émergée de l’iceberg. C’est la responsabilité immédiate de l’Etat et de l’exécutif de s’attaquer enfin à l’éradication des zones de non-droit partout sur le territoire pour garantir la paix civile, la sécurité de tous et l’avenir de notre démocratie.

Notre ambition est là. Après les années d’effondrement que nous venons de vivre, l’heure est venue de rassembler tous les talents, toutes les volontés, toutes les énergies, sans esprit de caste, ni de parti, pour permettre à notre pays de relever les défis qui sont les siens et pour réunir notre peuple autour d’un projet commun assurant la grandeur de notre nation et la prospérité de chacun, sans laisser personne sur le bord du chemin.

Cette ambition est à notre portée, mais elle reste à atteindre. C’est notre objectif immédiat d’en définir le meilleur chemin, puis le plan de marche, que nous entendons rapidement partager avec vous. Ensemble, construisons la France et l’Europe que nous voulons !

Bon week-end à tous

François Vigne

Président de la France en marche

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