Les ministres de l’Economie et du Budget ont confirmé mercredi que l’exécutif avait renoncé à son objectif de maîtrise des finances publiques et abandonnait l’engagement présidentiel de retour à l’équilibre budgétaire et de réduction de la dette publique. Il s’agissait pourtant d’une promesse essentielle d’Emmanuel Macron vis-à-vis des Français, ainsi que tous nos partenaires européens.

Selon le programme de stabilité révisé, le déficit budgétaire commencera par repasser au-dessus de 3 % pour refluer ensuite, si tout va bien, jusqu’à 1,2 % du PIB en 2022, et la dette se maintiendra à un sommet de 96,8 % du même PIB en fin de quinquennat. Tout indique que la récession qui s’annonce sera le prétexte de nouveaux dérapages et d’une dégradation supplémentaire des objectifs de déficit et de dettes publics. Selon les prévisions des experts, la dette pourrait même dépasser les 120 % du PIB ! L’exécutif a aussi précisé que les conclusions  du Grand débat pourraient conduire à d’autres ajustements défavorables en cas de baisses d’impôts…

Avec ce nouveau renoncement, le chef de l’Etat se comporte en parfait héritier de son prédécesseur. La parole et l’avenir de la France comptent moins que les préoccupations politiciennes immédiates.  Les élections approchent. La transformation attendra encore !

Les arguments évoqués par les ministres pour justifier ce énième recul sont infondés. Notre pays continue à bénéficier d’une conjoncture favorable facilitant l’indispensable ajustement. Après trois années de forte croissance, nous restons le pays le plus déficitaire de la zone euro et l’un des plus endettés du monde… Tout aurait pourtant dû être mis en œuvre depuis 2017 pour assainir nos finances publiques.

C’est d’ailleurs ce que les Français attendent. Les remontées du Grand débat sont claires. Les Français placent en tête de leurs priorités la réduction des dépenses de fonctionnement de l’Etat et des collectivités publiques, dont ils ont bien compris qu’elle conditionnait la baisse des impôts, ainsi que la progression du pouvoir d’achat.

Cette réduction est possible. Elle ne sera ni facile, ni rapide. Mais partout dans le monde, d’autres pays ont réussi. Cela suppose de réinventer l’Etat et de remettre en plat son organisation, ainsi que toutes ses dépenses. Cela implique aussi de faire preuve d’imagination et d’esprit d’innovation. Les idées ne manquent pas.

L’essentiel est ailleurs. Au delà de la méthode, c’est la volonté politique qui est nécessaire. Elle fait défaut aujourd’hui, entraînant le pays dans l’abysse. Ne l’ignorons pas, avant d’être une crise sociale, la crise des Gilets jaunes est d’abord la crise de l’État et celle d’un pouvoir qui ne sait pas le réformer.

Il est urgent d’agir. C’est pour cela que la réforme de l’Etat et le redressement des finances nationales sont en tête de nos priorités. Ensemble, nous pouvons gagner cette bataille et permettre ainsi le renouveau de la France !

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