Chers Amis,
Si Emmanuel Macron avait voulu démontrer l’inutilité du gouvernement, il ne s’y serait pas pris autrement. La farce du remaniement-arlésienne à laquelle nous assistons depuis dix jours serait comique s’il n’y avait pas tant d’enjeux. Des ministres qui jouent aux ministres en attendant de connaître leur sort, un Premier ministre réduit à l’impuissance faisant lui aussi semblant d’être ministre de l’Intérieur et un président de la République esseulé qui part assister à un concert à Erevan plutôt que de dénouer la crise gouvernementale actuelle…
Cette vacance du pouvoir en pleine période budgétaire, qui nous fait revenir aux pires heures de la IVème République, n’est pas digne de la France. Elle discrédite notre nation aux yeux du monde. Plus grave encore, elle délégitime un peu plus le pouvoir aux yeux des Français, alors qu’il y urgence à rétablir la confiance.
C’est pour cela que la situation actuelle est inacceptable. Après les cinq années perdues du quinquennat Hollande, nous savons tous l’importance déterminante que revêt l’action gouvernementale pour notre pays, pour notre prospérité commune et pour l’avenir de nos enfants. Nous mesurons tous clairement les conséquences qu’a le bon fonctionnement de l’Etat sur la place de notre nation dans le monde, sur notre liberté, sur notre sécurité, sur notre pouvoir d’achat et sur l’ensemble de notre vie. Bref, nous savons ce que signifie et jusqu’où se répercute la qualité ou l’impuissance des institutions.
Il y a tant à faire. Le krach boursier de mercredi et jeudi, précédé du rapport du FMI de mardi, rappelle que nous dansons sur un volcan financier. Les règlements de comptes de dimanche et lundi à Paris et Toulouse, comme les nouvelles violences à Grenoble ou Evry, confirment que la République a perdu le contrôle de la situation sur une grande partie du territoire. La déroute française à Bruxelles mercredi, concernant l’abaissement des émissions de CO2 des voitures, est une nouvelle preuve de notre perte d’influence au sein de l’Union et de l’incapacité de l’exécutif à y faire triompher la position de la France, au moment même où le rapport du GIEC sonne l’urgence climatique.
Aucun de ces problèmes n’est insoluble. Nous avons, avec tous les talents que la France recèle, avec notre jeunesse, les moyens d’y apporter la meilleure réponse. Mais nous devons pour cela veiller à éviter, au sein des pouvoirs de l’État, la confusion qui paralyse et qui dégrade, la confusion qui finit toujours par mener à la tyrannie. Comme le rappelle Wolfgang Schäuble dans Le Figaro d’hier, « le plus grand danger pour la démocratie, c’est de la croire acquise. »
Dans le monde complexe, dur et dangereux que nous connaissons, nous ne relèverons les défis du moment et de l’avenir – lutte contre le terrorisme, défense nationale, reconquête des zones de non-droit, redressement de l’Etat, éradication du chômage de masse, augmentation du pouvoir d’achat, en commençant par celui des moins favorisés, remise à niveau du système scolaire, refondation de l’Union, position et action de la France dans le monde – que sous la conduite d’un exécutif crédible, légitime, disposant du soutien du peuple, doté d’une vision claire et animé par la seule volonté de servir la France et son renouveau !
Tout ceci est à notre portée. Tout ceci est entre nos mains. Au-delà des polémiques inutiles, la seule chose importante est que la France, l’Europe et le monde aillent bien, que la France, l’Europe et le monde aillent mieux. Nous ne pouvons pas non contenter de subir, regretter ou critiquer. C’est notre responsabilité commune de nous mobiliser et d’agir pour transmettre à nos enfants une France et une Europe meilleures. C’est ce que nous vous proposons. Ensemble, bâtissons l’avenir que nous voulons !
Bon week-end à tous
François Vigne
Président de la France en marche