Chers Amis,

Les grands pays le sont pour l’avoir voulu et s’en être donné les moyens. Cette responsabilité nous incombe maintenant. La crise espagnole confirme, si nécessaire, que différer un problème mène souvent aux pires situations.

Pour conjurer ce risque, il est temps d’agir hardiment et judicieusement afin non seulement de redynamiser l’économie, mais surtout de poser les fondements d’une prospérité durable. Cela commence par la réforme de l’Etat. Le gouvernement pourra prendre toutes les ordonnances travail de la terre, modifier le régime applicable aux entreprises et salariés du secteur privé, s’il ne réforme pas l’Etat en profondeur, notre pays échouera.

Il faut voir les choses en face. Notre système politique et administratif fonctionne mal, comme viennent encore d’en témoigner le procès Merah ou le scandale de la taxe de 3% sur les dividendes. En demandant aux entreprises françaises de jouer les Pères Noël et en les ponctionnant de 5 milliards d’euros supplémentaires pour financer les erreurs des pouvoirs publics, Emmanuel Macron et son gouvernement les privent d’autant de moyens pour la recherche ou l’investissement. Ubu continue à régner en France, le problème étant que la situation ne s’améliore pas !

Le chef de l’exécutif a exprimé hier à Saclay son désir de « faire éclore des licornes ». Intention louable, mais les licornes s’occupent bien d’elles-mêmes et la véritable priorité présidentielle devrait être de créer un environnement favorable à leur développement et à la prospérité de tous les Français en s’occupant des casernes, des commissariats, des tribunaux, de l’ensemble des administrations, ainsi que des grandes entreprises publiques, actuellement en perdition. L’urgence est là !

Comme le montre le report, rendu public mardi, de l’avis de l’Autorité de sureté nucléaire sur la poursuite du fonctionnement de certains réacteurs au-delà de 40 ans, la stratégie nucléaire française est maintenant exposée, à force d’immobilisme, à un crash de sureté ou un crash économique à brève échéance. Il n’y a plus à attendre pour agir et pour enfin réparer tout ce qui ne fonctionne plus au sein de la machine publique.

C’est pour cela que la transformation de l’Etat est au cœur de notre programme pour la France. La question n’est pas de débattre du bon niveau théorique de dépense publique, mais de dégager les moyens nécessaires pour donner aux services régaliens, aux armées, à la police, à la justice les moyens d’exercer efficacement leurs missions, de s’assurer que les fonds publics sont utilisés à bon escient et de rendre ceux qui les gèrent responsables de leurs actions. C’est ainsi et seulement ainsi que nous pourrons rétablir la confiance vitale entre le peuple et son gouvernement.

C’est cette même confiance et ce même lien vital que nous voulons cimenter entre notre mouvement et tous ceux qui le soutiennent. Le monde change rapidement. Nous devons aujourd’hui inventer le parti du XXIème siècle dans l’intérêt de notre pays et de notre démocratie.

La pantalonnade de l’exclusion des constructifs des Républicains illustre des pratiques d’un autre temps et des dysfonctionnements profonds. Mais la désignation du prochain président du parti présidentiel par le seul chef de l’Etat n’est pas plus exemplaire. Il est paradoxal de voir les courtisans du moment louer tout à la fois la modernité d’Emmanuel Macron et son bonapartisme, reflet de pratiques vieilles de plus de 200 ans.

Cette vie partisane est importante, car les partis restent un rouage essentiel de l’exercice de la démocratie. Les comportements de leurs dirigeants reflètent leur conception et leur pratique du pouvoir. Il est facile de reproduire les mauvaises habitudes. Mais c’est en agissant en pionniers de cette nouvelle démocratie qu’il nous revient d’installer et en adoptant de nouvelles règles en phase avec les besoins de notre temps que nous préparerons l’avenir.

Cet avenir, je suis convaincu que nous pouvons le saisir à condition de le faire ensemble. C’est ce qu’attendent les Français.

Ensemble, traçons la voie qui assure l’avenir et la grandeur de la France !

Bon week-end à tous

François Vigne

Président de la France en marche

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