Chers Amis,

Il y a un temps pour s’opposer et un temps pour se rassembler quand les intérêts de la nation sont menacés. L’histoire sera sévère pour ceux qui, à commencer par le premier d’entre eux, sont parvenus, par leur mutisme, par leur immobilisme et par leurs erreurs dans l’utilisation des forces de l’ordre, à obtenir la coagulation des mécontentements et à transformer Paris en ville ouverte, champ de bataille entre police et casseurs. Mais le résultat est là. C’est notre devoir individuel et collectif de nous opposer à la violence, aux attaques contre la police, les pompiers et tous ceux qui assurent notre sécurité commune, ainsi qu’aux menées des différents agitateurs qui veulent faire chuter notre République et la France.

Les évènements des dernières semaines témoignent de l’immense souffrance d’une grande partie de nos concitoyens, qui génère la colère quand elle ne semble pas entendue et la violence quand elle a le sentiment de ne rencontrer que mépris. Les erreurs et le manque de courage des gouvernements qui se sont succédé depuis près de quarante ans ont profondément appauvri la France, passée sur la même période du 3ème au 12ème rang européen en termes de PIB par habitant. Nous en voyons les résultats aujourd’hui.

Mais rien ne peut justifier le saccage des biens publics et privés, ni les agressions contre les forces de sécurité ou les menaces contre quiconque. Rien non plus ne peut excuser la complaisance, le silence ou l’hypocrisie de ceux qui, politiques, syndicats ou autres, tentent de tirer parti de la crise pour servir leurs intérêts personnels.

La crise actuelle démontre que ni la vision, ni les priorités n’ont été les bonnes. Les scandaleux pillages de samedi dernier et les abjectes dégradations de l’Arc de Triomphe, comme le renoncement du gouvernement à assurer la protection des commerçants et de leurs clients confirment que la première priorité est de rétablir l’ordre public sur tout le territoire, de faire disparaître l’ensemble des zones de non-droit et de mettre tous les casseurs hors d’état de nuire.

La seconde priorité est de s’attaquer enfin à la réforme de l’Etat, au lieu de continuer à la repousser, pour pouvoir enfin commencer à faire baisser les impôts et taxes pour tous les Français. La révolte des périphéries impose aussi de mettre en œuvre de façon prioritaire la stratégie d’aménagement du territoire pour laquelle nous militons depuis longtemps. Quatrième priorité : pas plus que les oukases technocratiques, la grande kermesse des revendications communautaristes ou catégorielles à laquelle nous assistons depuis quelques jours ne peut servir de projet de société. Il y a urgence à rassembler les Français autour d’un projet de grandeur, de redressement et de croissance partagée.

La cinquième priorité est de repenser nos institutions. La liquéfaction du pouvoir à laquelle nous assistons depuis trois semaines, et plus largement depuis l’affaire Bénalla, démontre que, loin des affirmations traditionnelles sur la solidité de la Vème République, celle-ci peut être mise en danger si l’habit présidentiel se révèle trop large pour celui qui le porte. L’élection de Donald Trump et les dérives de plusieurs de nos voisins rendent aussi nécessaire de renforcer la séparation des pouvoirs et le rôle des contrepoids pour le cas où notre pays subirait une même aventure.

Ces priorités constituent la prochaine étape qu’il va falloir activement préparer. Dans l’immédiat, nous devons faire tout ce qui est en notre mesure pour aider les pouvoirs publics à reprendre le contrôle de la situation et à assurer la paix, comme la sécurité de tous. J’ai, au cours des derniers jours, œuvré avec d’autres en ce sens, mais c’est à nous tous qu’incombe cette mission. En fonction du déroulement des événements, nous pourrons être amenés à prendre d’autres initiatives plus visibles.

La France est menacée de désordre et de violences. C’est notre responsabilité d’assurer la victoire de la fraternité, du progrès, de la paix et de la liberté.

Je forme profondément le vœu que ce samedi se déroule bien partout sur le territoire et voit chacun animé par les seules préoccupations du bien commun et de l’avenir de notre grande nation. Il est temps pour tous de retrouver son calme.

Ensemble, faisons triompher la lumière sur les ténèbres et montrons-nous dignes de la France !

François Vigne

Président de la France en marche

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