Hier, la République a flanché. A Paris et dans bien d’autres villes en France, l’ordre public et la sécurité n’ont pas été assurés. Fait inimaginable il a encore quelques semaines, le pays était au bord de la guerre civile. Il est clair que l’exécutif a failli.

Vendredi déjà, les Français avaient eu honte de leur Premier ministre ridiculisé par les Gilets jaunes. Aujourd’hui, ils ont eu honte de l’ensemble de leurs dirigeants et de leur incapacité à empêcher les casseurs de s’attaquer à l’Arc de Triomphe comme de profaner la tombe du soldat inconnu et à mettre Paris à feu et à sang.

Comme lors des attentats du 13 novembre 2015, le pouvoir est apparu dépassé par une situation qu’il ne maîtrisait pas. Paris était devenue ville ouverte, à la merci de hordes d’insurgés, décidés à détruire, à piller et brûler. Tout était possible, y compris le pire, et c’est bien le pire qui a eu lieu.

Cette situation est inacceptable. Elle ridiculise notre nation aux yeux du monde entier. Elle délégitime le pouvoir aux yeux du peuple tout entier, qui ne se sent plus dirigé, ni protégé par ceux auxquels il a confié le pouvoir. Et elle met en danger la nation entière, à commencer par les forces de police et les pompiers qui la servent.

Emmanuel Macron est le premier responsable de cet effondrement, coupable d’avoir laissé pourrir la situation et de n’avoir su trouver ni les mots, ni les actes susceptibles de faire revenir le calme. La responsabilité du ministre de l’Intérieur qui, cette fois-encore, ne s’est pas montré à la hauteur de ses fonctions, est engagée. Plus mauvais encore que son prédécesseur, il lui revient de démissionner sans plus attendre. Ce serait aussi la responsabilité du Premier ministre de remettre celle de l’ensemble du gouvernement face à sa faillite collective.

Il est temps d’agir. Le silence ne peut tenir lieu de réponse. L’heure n’est plus à des réunions de crise ou à des conciliabules entre hiérarques de la majorité. L’annonce par l’Elysée de prochaines rencontres entre le Premier ministre et les dirigeants des partis représentés par le Parlement ou de la demande faite au ministre de l’Intérieur de mener « une réflexion sur la nécessité éventuelle d’une adaptation du dispositif du maintien de l’ordre dans les jours à venir » n’est pas à la hauteur de la situation.

Ce que les Français attendent d’Emmanuel Macron est qu’il fasse amende honorable et se soumette au peuple qui l’a fait roi en déclarant un moratoire sur l’entrée en vigueur de la taxe carbone, en mettant un terme aux fonctions de Christophe Castaner et en changeant sa façon de gouverner. L’heure n’est plus à l’aveuglement jupitérien, mais à la concertation avec les Français, avec les élus locaux et avec l’ensemble des corps intermédiaires.

Il y a maintenant urgence avant qu’il ne soit trop tard. L’avenir de la France et de la République est en jeu !

 

lfm_2016