Une nouvelle fois, la Cour des comptes vient d’exhorter Emmanuel Macron à agir. Le gouvernement doit engager la baisse des dépenses publiques de l’Etat ! Voilà six ans que le président reçoit, en tant que conseiller, puis ministre de François Hollande, enfin président de la République, des rapports clairs. L’heure n’est plus à différer, ni à  tergiverser, mais à passer à l’action de façon décisive.

Comme le confirme la Cour des Comptes dans son rapport publié ce matin, l’amélioration très limitée du déficit en 2017 ne résulte que de la forte hausse des recettes, les dépense ayant augmenté de 10,6 milliards d’euros hors dette et pensions, soit 4,8% ou le rythme le plus élevé depuis 2007 !

L’exécutif actuel fait le pari que le retour de la croissance lui permettra d’éviter d’avoir à procéder aux réformes nécessaires au sein de l’administration de l’Etat. Pourtant, la croissance ne dispense pas d’efforts sur la dépense, bien au contraire. La désinvolture avec laquelle Gérald Darmanin, ministre du budget, a refusé de préciser le contenu des  pistes de réduction envisagées ou l’incapacité du ministre de l’Economie, Bruno Lemaire, à chiffrer le montant des économies qu’il annonçait au sein de son ministère dimanche matin sur Europe 1 sont éloquentes. Ce ne sont pas les gisements de réduction de dépenses qui manquent, mais la volonté qui fait défaut !

Il y a pourtant urgence à agir. La remontée en cours des taux d’intérêt va alourdir la charge de notre dette. Et la fin probable du cycle de reprise mondiale, dont nous percevons déjà les signes avant-coureurs, risque de briser très rapidement l’élan de croissance dont nous bénéficions depuis deux ans. Plus fondamentalement encore, c’est cet excès de dépenses publiques qui fait de notre pays la championne mondiale des prélèvements obligatoires et empêche de baisser les impôts. La faiblesse de la France est là. L’investissement, la consommation, la croissance et l’emploi ne pourront durablement repartir que si  le gouvernement réalise enfin l’effort de redressement des comptes et de baisse de la dépense publique nécessaires.

Cette réduction devra bien entendu être sélective, en concentrant les moyens sur la défense, la sécurité, la justice, l’éducation, la santé et la recherche. Elle suppose aussi que le pouvoir renonce aux dispositifs qui contreviennent, selon les termes mêmes de la Cour des comptes, aux bons principes de gestion budgétaire et ne peuvent être évalués de façon transparente par le Parlement, comme les programmes d’investissement d’avenir ou le recours à des holdings pour loger des participations de l’Etat dans les entreprises. L’insincérité budgétaire, justement dénoncée sous Hollande, doit cesser !

C’est la responsabilité première du président de la République de décider et de mener la transformation nécessaire de l’Etat, cette réforme dont tout procède, celle qui décidera du succès ou de l’échec du quinquennat actuel.

Après une nouvelle année de perdue, l’heure est venue de redresser la barre. La baisse de la dépense publique ne doit plus attendre pour permettre à la France de reprendre sa marche en avant !

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