L’INSEE a confirmé vendredi que la dette publique française avait encore progressé de 32 milliards d’euros au deuxième trimestre 2016, soit l’équivalent d’une année entière du budget de la défense, pour atteindre 2171 milliards d’euros ! À ce rythme, la dette publique dépasserait 3000 milliards en 2022 et aurait doublé d’ici 2032.

Cette nouvelle glissade est d’autant moins acceptable que nous bénéficions aujourd’hui de conditions économiques extrêmement favorables, à commencer par le niveau exceptionnellement bas des taux d’intérêt, pour réduire notre déficit comme notre dette publiques. C’est d’ailleurs ce que font nos meilleurs voisins de l’Allemagne aux pays du Nord de l’Europe.

Il n’y aucune autre fatalité à cette explosion de l’endettement national que celles de l’accumulation de nos déficits publics et de l’incurie de nos gouvernants depuis 35 ans. La vaste galéjade qu’a constituée la présentation du budget par Michel Sapin mercredi dernier en est la dernière manifestation. Plutôt que d’utiliser la baisse des taux d’intérêt pour réduire le déficit et la dette publiques, le gouvernement préfère s’en servir pour se dérober à tout effort en matière de dépenses et engager de nouvelles dépenses qui pèseront lourd dans l’avenir !

L’envolée de la dette publique est un piège puisqu’elle augmente mécaniquement la masse des intérêts et des remboursements que nous avons à payer et qu’elle diminue d’autant la part de nos ressources consacrées à des dépenses utiles à la collectivité nationale.

Nous devons cesser de nous réfugier derrière les fausses évidences de la contribution positive et nécessaire des déficits publics à la croissance. Si c’était le cas, la France aurait été championne du monde de la croissance et de l’emploi depuis 1981, ce qui n’a absolument pas été le cas ! Au contraire, l’exemple de l’Allemagne ou des pays nordiques illustre aujourd’hui le cercle vertueux de la maîtrise des dépenses publiques et de la baisse des prélèvements obligatoires pour la croissance et l’emploi.

Le financement à long terme d’investissements publics lourds peut bien sûr justifier le recours à la dette. La situation actuelle de nos équipements de défense, de nos infrastructures, de nos grandes entreprises publiques, d’EDF à Areva par exemple, démontre que cela n’a malheureusement pas été le cas et que les gouvernements qui se sont succédés depuis trop longtemps se sont servis de la dette pour financer les dépenses courantes.

Je n’ai pas la religion de l’équilibre budgétaire, mais j’ai celle de la France !

Je veux libérer notre pays du fardeau de la dette publique pour lui permettre de retrouver sa souveraineté, renouer avec la croissance, atteindre le plein emploi et éviter les conséquences douloureuses de la remontée attendue des taux d’intérêts. C’est également un devoir vis-à-vis de notre jeunesse. La masse de la dette publique et son montant en % de PIB ne lui laissent plus aujourd’hui de marge de manœuvre pour s’endetter si c’était nécessaire. En cas de nouvelle crise mondiale, comme celle de 2008, il nous deviendrait très difficile de pouvoir recourir à l’amortisseur de la dépense publique.

C’est notre responsabilité aujourd’hui de rendre à la France et à sa jeunesse les moyens de la croissance, de la prospérité et de son indépendance en entreprenant la réduction de la dette publique. Nous y réussirons en utilisant le double levier de l’équilibre budgétaire et de la croissance.

Il ne peut pas y avoir de baisse durable de la dette publique sans équilibre budgétaire. Contrairement au discours des principaux dirigeants des vieux partis actuels, la question n’est pas de savoir s’il faut ou non assouplir le critère des 3%, mais bien de viser le 0 déficit sur un cycle. Ils considèrent actuellement les 3% comme un plancher, alors qu’il devrait pour tous constituer un plafond sauf cas de force majeure ! Ce déficit 0 est possible. Il suppose une politique déterminée de réduction des dépenses de fonctionnement de l’Etat, en commençant par celles des organes et institutions politiques, qui doit être démarrée sans plus attendre.

La retour à la croissance, grâce, notamment à la baisse des prélèvements obligatoires et aux réformes de structure que je propose, permettra aussi de réduire le montant de la dette publique en % du PIB. Il est le meilleur moyen de reconquérir notre indépendance sans subir l’impact d’un ajustement qui deviendra sinon rapidement inévitable.

N’écoutons pas les sirènes du discours de la facilité selon lequel nous devrions commencer par creuser le déficit public avant de mener tout effort. Depuis 1981, il nous a menés là où nous sommes. L’immensité de notre dette et les incertitudes internationales qui pèsent sur la croissance ne nous permettent plus de demander du temps !

C’est parce que nous saurons amorcer le plus tôt possible la décrue de la dette publique nationale que nous pourrons repartir de l’avant, assurer la sécurité et la prospérité nationale, dégager les moyens pour investir et préparer notre croissance future.

lfm_2016