Sur le dossier Hinkley Point comme vis-à-vis de la Turquie, la France se retrouve aujourd’hui ridicule et coincée faute d’avoir su établir le nécessaire rapport de force.
Après avoir déclaré le projet Hinkley Point indispensable à l’avenir d’EDF et fait autoriser l’opération par le conseil d’administration de la société nationale dans des conditions contestables, Emmanuel Macron et Jean-Bernard Lévy, président-directeur général du groupe, se sont fait prendre à revers par la décision du nouveau Premier ministre britannique, « d’analyser soigneusement tous les aspects de ce projet » et de reporter son choix « au début de l’automne ».
EDF se trouve maintenant dans la pire situation, ridiculisée, affaiblie dans sa gouvernance et placée dans une très mauvaise position de négociation si le Royaume-Uni décidait demain de remettre à plat les termes du contrat. Dans l’hypothèse même où il choisirait de renoncer, c’est l’avenir même du groupe public qui serait posé si l’on se réfère au discours du ministre de l’Economie…
La situation n’est pas meilleure vis-à-vis de la Turquie. En s’étant hypocritement rangé derrière l’accord scélérat négocié entre Angela Merkel et Recipe Erdogan sur les réfugiés, l’exécutif français, comme le reste de l’Union d’ailleurs, s’est mis à la merci du chantage du président turc. Comme le montre son interview de lundi dernier au Monde, celui-ci semble bien décidé à pousser son avantage jusqu’au bout en nous menaçant à tout moment de rouvrir grand la voie aux migrants.
La France mérite mieux que cette position servile qui menace ses intérêts comme son indépendance. Pour sortir de l’impasse actuelle, la France doit créer les conditions d’un rapport de force équilibré, seul à même de nous faire respecter d’hommes forts comme le dirigeant turc ou Vladimir Poutine, ainsi d’ailleurs que de toutes les autres puissances. Faute d’avoir su le mettre en place, les gouvernants français sont en train de faire perdre à notre pays la maîtrise de son destin. Ils affaiblissent également l’Europe et l’équilibre international qui se trouvent privés du point d’appui traditionnel de l’autorité française.
Il est temps de retrouver les clefs de notre avenir en menant une nouvelle politique diplomatique et économique. Déterminée, ambitieuse et réaliste, elle aura pour but d’assurer la souveraineté nationale, ainsi que l’influence internationale de la France. Cette reconquête de la grandeur de notre pays est au cœur du projet de la France en marche.