Les Attilas qui nous gouvernent ont encore frappé !
En choisissant de passer en force, sans associer les partenaires sociaux, ni prendre le temps nécessaire pour l’expliquer aux Français, le Premier ministre a frappé d’une maladie congénitale son texte, au surplus confus et mal équilibré.
Les réactions toujours hostiles de la quasi – totalité des acteurs, de la CGPME et du Medef à l’Unef en passant par FO ou la CGT, malgré la reculade gouvernementale et avant toute réécriture parlementaire, confirment qu’il n’y a plus rien à attendre de ce projet mal né.
Cet échec ne signifie pas celui de la réforme en France, mais simplement celui l’archaïsme de la « méthode » Valls / Macron / El Khomri. Un assez large consensus s’était installé dans tout le pays pour réformer le fonctionnement du marché du travail et le code du travail au bénéfice de l’emploi pour tous. Nos trois apprentis sorciers ont réussi à gâcher cette chance historique confondant vitesse et précipitation, réformisme et autoritarisme, modernisation et retour en arrière.
En se prononçant à 78% contre le projet de loi travail dans le sondage Odoxa – Le Parisien publié hier, les jeunes démontrent que Valls et Macron, derrière leur modernisme auto-proclamé, sont en fait totalement dépassés.
Oui, il y a urgence, pour vaincre le chômage en France, à faire évoluer le droit du travail, à transformer le contrat de travail et à donner plus de visibilité, aux entreprises comme aux salariés, sur les conditions de licenciement.
Mais la volonté de transformer notre pays ne doit pas nous faire tomber dans tous les pièges tendus par les suppôts de l’immobilisme.
Il faut, pour réussir, associer au grand élan de transformation les partenaires sociaux, sans les enfermer dans des postures obsolètes mais en les faisant au contraire acteurs du mouvement, prendre le temps nécessaire pour expliquer clairement aux Français les enjeux et les choix retenus, présenter des textes clairs et équilibrés et s’assurer que les efforts sont équitablement partagés, entre entreprises et salariés, entre secteur privé et secteur public.
Ce n’est pas en prenant les Français par surprise, en les divisant ou en les archaïsant, mais au contraire en les rassemblant autour de projets structurés de réformes claires, équilibrées et justes que l’on transformera la France pour la faire entrer de plein pied dans le XXIème siècle.